1.

La réouverture des salles de sport est un véritable plaisir. J’avoue que ça me manquait de pouvoir croiser des beaux mecs musclés, en vrai. Parce que le virtuel c’est bien, mais à un moment donné il faut quand même voir du beau gosse en chair et en os ! Rien qu’en short et débardeur, c’est déjà pas mal. Maintenant que la plupart des douches sont des cabines individuelles, il est difficile d’en voir plus. Rapidement dans les vestiaires, si on peut surprendre un beau mâle en train de se changer, c’est tout. Quand même, je suis content de revenir à la salle. Pas uniquement pour mater, j’ai perdu beaucoup de mes muscles pendant ce stupide confinement. S’entraîner à la maison, ce n’est pas pareil. Le matériel manque, la motivation aussi. Puisque la principale motivation c’est de voir d’autres mecs bien foutus en train de bander leurs muscles.

Le public a changé. Je vais toujours à la même salle, à la même heure qu’avant. Pourtant, je ne vois plus les habitués. Parce qu’avant, je croisais toujours à peu près les mêmes têtes. Il y avait un brassage à la rentrée de septembre, puis en janvier, deux époques de bonnes résolutions. Sinon, nous formions une sorte de groupe, sans se parler c’était rassurant de voir toujours les mêmes. Là, je ne sais pas pourquoi, les autres ne sont pas revenus. Ils ont été remplacés par de nouveaux sportifs, ce qui ne me dérange pas du tout. Dès le premier jour je repère deux ou trois beaux gosses, bien gaulés, et j’espère qu’ils deviendront des habitués. C’est essentiel, puisqu’en plus de permettre de se rincer les yeux, c’est une motivation. Quand des beaux gosses sont présents, je soulève plus de poids, plus lourds, je me donne à fond. Ce qui ne les impressionne pas du tout, c’est juste psychologique.

Il y en a un en particulier. Je n’arrive pas à lui donner d’âge, je ne suis pas doué pour ce genre de chose, mais je dirais qu’il a dix ans de moins que moi. Il sait qu’il est beau et musclé, il s’habille en conséquence. Il porte des vêtements qui dévoilent le maximum de surface de peau, autant rester torse nu, mais ça ne se fait pas. Son débardeur est large. Il y a deux écoles. Ceux qui portent des vêtements serrés pour bien montrer la perfection de leur corps. Ceux qui s’habillent large pour que pendant les exercices le tee-shirt bâille et qu’on puisse apercevoir leurs pecs et leurs abdos. Je ne sais pas ce que je préfère, il y a du bon dans les deux. Bref, il est bien sculpté, je ne sais pas comment il a fait pendant le confinement, et bien sûr il a une belle gueule. Autant que je le peux, je le regarde s’entraîner.

Oui, parce que normalement il faut être discret. La règle non écrite est que l’on peut regarder, juste pour voir ce que les autres font comme exercice. Là, ce n’est pas ce dont j’ai envie. Je voudrais pouvoir le fixer en permanence tout en imaginant mes petits fantasmes, ce que j’ai envie de lui faire, ce que j’ai envie qu’il me fasse. C’est pour ça que je fais toujours du sport avec un boxer sous le short, j’ai tendance à rapidement fantasmer au point de bander comme un âne, ce qui ne se fait pas. Donc, je me crois discret, tout en profitant de chaque seconde pour l’observer. J’ai depuis longtemps appris qu’en fait on ne peut pas être discret et que même un hétéro voit quand un autre mec le suit du regard, pas pour observer ses exercices, mais bien par envie.

C’est un nouvel habitué, mais pas de ceux que j’apprécie. Il ne vient pas tous les jours. Donc je suis content quand il est là, déçu quand il est absent. J’ai besoin de ma dose de beau gosse quotidienne et ce n’est pas dans les transports ou au travail que je vais assouvir ce genre de besoin. Pendant trois semaines, je l’observe autant que je peux, il est vraiment super mignon. J’aimerais qu’il vienne me parler, le genre de truc qui ne se produit quasiment jamais. De toute façon, un mec aussi canon doit forcément avoir un petit copain, je ne peux même pas l’imaginer célibataire. Une déduction qui se confirme un matin. Il a fini ses exercices et se dirige vers un autre mec. Je ne sais pas ce qu’ils se disent mais il lui laisse son sac de sport et sa bouteille d’eau. Ils se connaissent donc très bien, j’ai encore un espoir que ce soit juste un pote. Vu comme ils se regardent, malheureusement, ils doivent être ensemble.

Pendant le reste de la séance je passe donc mon temps à observer cet autre mec. Il n’est pas moche, mais il n’est pas super canon non plus. Il est habillé totalement en survêtement, donc impossible de voir les parties essentielles qui m’intéressent. Je ne peux pas savoir s’il a les jambes poilues, le truc qui me fait craquer. Je ne peux pas juger de la musculateur de ses bras ni de rien d’ailleurs. Et puis, son jogging est trop large, il ne laisse poindre aucune bosse, ce mec a tout faux. Comme dit, il n’est pas laid, donc je trouve qu’ils forment un joli couple. Si le beau gosse se contente de peu, c’est son problème. Je n’avais même pas remarqué la présence de l’autre jusqu’à ce jour, mais en fait il a toujours été là. Ils viennent s’entraîner en couple, rien de plus normal.

Ce matin, lorsque j’arrive, je suis content. Mon petit fantasme transpire déjà. Sauf que la séance ne va pas du tout se dérouler comme d’habitude. Ce n’est plus moi le mateur, mais eux. Il a évidemment repéré mes coups d’œil pas si discrets et il a dû en parler à son petit copain. Ce matin, ce sont eux qui n’arrêtent pas de me regarder. C’est gênant, je déteste ce genre d’attitude. Je suis mal placé pour critiquer puisque je le fais tout le temps, mais quand c’est moi ça va, quand ce sont les autres, j’ai beaucoup plus de mal. Et puis, soudain, ils s’approchent tous les deux de moi. Il n’y a pas beaucoup de monde à huit heures du matin, je ne sais pas ce qu’ils me veulent. Je suis seul sur mon banc de musculation, je ne peux pas m’échapper.

– Salut.

On s’échange des « Salut », jusque-là ça va. Est-ce que je vais avoir droit à une leçon de morale, une interdiction de mater ? Est-ce qu’ils vont être agressifs ou sympas ? Je ne sais pas du tout ce qu’ils veulent.

– Ce que tu vois te plaît ?

S’il caresse son corps en posant la question, évidemment qu’il sait déjà que je vais dire oui.

– On voudrait tester un plan à trois.

Waouh, je pensais à beaucoup de raisons expliquant qu’ils viennent me parler, mais pas à celle-là. Il me faut quelques secondes pour répondre.

– Avec plaisir.

Ils se contentent de sourire.

– Cool.

Oui, cette conversation est très sophistiquée.

– Vous en avez déjà fait ?

– Non.

– Vous êtes ensemble depuis longtemps ?

– Quatre ans.

Mes questions sont directes, mais ce sont eux qui ont commencé en proposant un plan à trois.

– OK. Je vous donne un conseil mais vous faites ce que vous voulez. Le plan devrait se faire chez moi.

Ils se regardent, je vais devoir expliquer.

– Que ça se passe bien ou mal, il faut que le plan reste extérieur à votre espace d’intimité, votre appartement. Sinon, ensuite, vous aurez des images dans la tête, ce sera une sorte de violation de votre espace. En venant chez moi, vous évitez ça.

Ils ne semblent pas vraiment comprendre le concept, peut-être que je ne suis pas clair. Mais le beau gosse me tend son smartphone, j’entre mes coordonnées dans ses contacts.

– On continue sur WhatsApp.

Car nous sommes quand même dans une salle de sport, en public. Il faudra attendre pour avoir confirmation que ce plan se réalisera. Je suis une nouvelle fois content de porter un boxer.

2.

Difficile de se concentrer durant la journée de travail. Avec le couple de sportifs, nous échangeons pas mal de messages sur WhatsApp. Rien de bien intéressant, une fois que j’ai donné mon adresse ce sont juste des petites phrases du genre : « On est très excités pour ce soir ». Car oui, on va se voir dans la soirée, inutile d’attendre, il faut en profiter quand l’excitation est là, ne surtout pas réfléchir. J’aime bien avoir un plan déjà programmé, sinon je perds encore plus de temps dans ma journée à trouver un mec pour passer un bon moment. Ce qui arrive assez souvent, j’ai besoin d’énormément de sexe. Parfois je me dis que j’ai un problème d’addiction, mais ce n’est pas bien grave, il vaut mieux être accro au sexe qu’à une drogue… On se rassure comme on peut. Je rentre un peu plus tôt pour un rapide nettoyage de l’appartement. Il faut surtout que je range, que ce ne soit pas trop le bordel non plus. À l’heure fixée, ils sont là, quand c’est l’entrejambe qui commande, on n’est jamais en retard.

– Installez-vous.

Je leur propose de commencer par boire un verre. Juste un, il faut se détendre mais faire attention à ce que personne ne soit saoul. Chacun doit être conscient de ce que nous allons faire pour ne pas avoir de regrets.

– Vous y pensez depuis longtemps, au plan à trois ?

– On en a déjà discuté. Toi, on dirait que ce n’est pas le premier.

– Non, j’en ai déjà pas mal à mon actif. Des couples qui veulent tenter, ce n’est pas si rare.

– Ça se passe toujours bien ?

– Pas vraiment. La question la plus importante est de savoir si vous en avez vraiment envie tous les deux.

Ils répondent « oui » en chœur et avec enthousiasme, ce qui me rassure.

– Cool, parce que souvent il y en a un qui a vraiment envie et l’autre qui suit pour faire plaisir mais qui n’est pas dans le trip. C’est le genre de chose qui détruit un couple.

– Comment ça se passe ?

– Le plus simplement possible. On se laisse aller à nos envies et ça roule tout seul.

– D’accord.

Ils sont un peu stressés, c’est vraiment mignon. C’est aussi parfaitement normal, toute la journée ils ont dû être excités par la réalisation de ce fantasme, mais quand vient l’heure de passer aux choses sérieuses, il peut y avoir un blocage.

– Pourquoi vous êtes venus vers moi ?

– Parce que t’es mignon et que tu matais beaucoup, surtout mon copain.

– Ouais, je suis pas très discret.

– Faut pas faire ce genre de chose avec les hétéros.

– Si, puisque j’ai une excuse toute prête quand ils viennent régler les comptes. J’explique que je regarde les exercices qu’ils font, pour apprendre et les reproduire.

– Ce mensonge fonctionne ?

– À la perfection, ils sont flattés d’être pris pour modèle et du coup j’évite de me faire tabasser.

– Alors qu’en réalité tu fantasmes sur eux.

Je fais oui de la tête.

– Comme tu fantasmais sur moi.

– T’as des bras bien musclés. Et de temps en temps on voit ton torse à travers le débardeur. Tu sembles bien foutu, j’aimerais en voir plus.

Les deux membres du couple se regardent. Les petites discussions de ce genre sont une forme de préliminaire avant de réellement commencer ce pour quoi nous sommes réunis. Il enlève son tee-shirt. Je m’approche de lui et caresse son torse. Il bombe ses pecs pour les rendre bien durs.

– Ah ouais, c’est parfait.

Je passe sur ses tétons. Je le sens frissonner.

– Sensible ?

– Et comment !

– Viens, on s’en occupe.

De mon côté je dois faire attention. C’est un plan à trois. Je ne dois pas m’occuper que de celui qui m’excite le plus, il faut que son copain soit pleinement impliqué. Je lui propose donc que chacun pose ses lèvres sur un téton pour sucer correctement ces deux petites merveilles.

– Excellent, les mecs.

Pendant qu’il gémit, les deux suceurs de tétons se touchent mutuellement l’entrejambe. Je suis déjà bien tendu et l’autre aussi. On enlève nos tee-shirts et pendant de longues minutes on va se caresser à trois.

– Bien poilu.

– Ouais, j’aime ça.

– Tu dois être déçu avec nous.

– Non, un corps imberbe et bien musclé c’est parfait aussi.

Je leur fais des bisous dans le cou, eux s’embrassent sur la bouche. Je n’ai pas l’autorisation d’accéder au véritable baiser. Certains couples acceptent que je roule des pelles à l’un et à l’autre, la plupart refusent. Dans les deux cas, j’accepte les limites imposées.

– Belle bosse.

Je leur retire leur jogging, même si je trouve ce vêtement hyper excitant, surtout quand il y a une bosse. Je bouffe le boxer de l’un, puis de l’autre. Ils se laissent totalement faire. Il faut que l’excitation monte, qu’elle soit à son maximum, pour que le plan à trois soit réussi.

– De quoi t’as envie ?

Je m’adresse à celui que j’aime le moins, toujours parce qu’il ne faut pas que je me focalise seulement sur le mec qui m’a fait craquer au départ.

– Mets-toi nu devant nous.

Je me relève et enlève mon boxer. Je suis nu, tendu, devant eux. Ils me caressent, d’abord les jambes, puis remontent doucement. Ensuite, l’un se met à me malaxer les couilles, l’autre me saisit le sexe et débute une masturbation délicieuse.

– T’es beau, mec.

Ils enlèvent leur boxer. Devant moi, j’ai deux merveilles. Ils sont vraiment bien membrés et quasiment à égalité en longueur et en épaisseur. Un véritable plaisir.

– Masturbez-vous.

On commence à se branler tous les trois, chacun la sienne. J’aime regarder des mecs en train de se faire du bien, c’est pour ça que je passe des heures sur Cam4. Dans la réalité, évidemment, c’est encore meilleur. Il y a le bruit de la masturbation et surtout l’odeur de mâle qui se dégage. Ce plan commence bien, je sens que nous allons prendre beaucoup de plaisir…

3.

Finalement, ils sont timides. Ils sont assis sur mon canapé, je suis debout devant eux, chacun se masturbe. Ce n’est pas ça un plan à trois, là nous ne faisons qu’une branle entre potes. Comme c’est leur première fois, je vais devoir les initier. Moi, je sais qu’ils ont plein d’idées, il faut juste qu’ils les expriment.

– Qu’est-ce que tu veux voir ?

– Mon mec qui te suce.

Il n’a eu aucune hésitation, c’est bon signe.

– Prononce son prénom, c’est plus excitant.

– Luc, suce cette bite.

Luc est donc le prénom du premier mec sur lequel j’ai flashé. Il s’approche, je lui présente mon sexe en érection et je m’adresse à son copain :

– Décris ce que tu veux voir.

– Lèche son gland.

Il s’exécute. C’est ça que j’aime dans les plans à trois, quand il y en a un qui commande, qui dit exactement ce qu’il veut réaliser comme fantasme. Et on dirait bien que ça l’excite à fond que son mec me suce.

– Prends tout en bouche.

Il obéit bien, je sais désormais qui est l’actif dans ce couple. Enfin, ce sera encore à confirmer. Il prend la main de son copain et la pose sur son sexe, pour se laisser masturber pendant qu’il regarde le spectacle.

– J’aimerais me faire sucer en même temps.

On va donc changer de position. Je m’installe sur le canapé pour que Luc puisse continuer à s’occuper de mon sexe tandis que son copain se met debout pour que je puisse prendre la sienne en bouche. Nous restons un long moment à nous sucer mutuellement.

– Arrête.

– Quoi ?

– Tu ne sais pas faire, Samir.

Oups, quand on est dans l’intimité du couple on n’ose pas forcément se dire les choses. Mais là le contexte change, il y a une troisième personne, c’est parfois plus simple de s’exprimer.

– T’aimes pas quand je te suce ?

– Non, tu me fais mal.

– Depuis le début ?

– Ouais.

Il faut vite apaiser la tension qui s’installe. Personne n’aime être critiqué sur sa façon de pratiquer le sexe.

– Samir, décalotte ton mec doucement.

Il s’exécute. L’espace d’un instant je vais jouer au professeur. Parce que dans ce domaine, on peut toujours apprendre et s’améliorer.

– Donne des coups de langue.

Évidemment que ce spectacle m’excite, même si temporairement je suis exclu du trio. C’est pour le bien du couple et pour que la suite du programme se déroule de la meilleure manière possible.

– Bien, pose son gland sur ta langue et referme doucement la bouche. Tu dois le coincer entre ta langue et ton palais.

Il y va très doucement, en regardant son copain dans les yeux. Soudain, il n’est plus sûr de lui. Il vient d’apprendre qu’il ne sait pas faire une chose aussi simple que de sucer, qu’il ne satisfait pas son mec. Il a perdu de son assurance. Elle va vite revenir.

– Va et vient doucement, en gardant les dents à bonne distance, elles ne doivent pas toucher son gland.

Plus tard je lui apprendrai à quand même utiliser les dents, mais doucement, pour procurer plus de plaisir.

– Alors ?

– Oui, c’est excellent.

Luc est très expressif. Ses gémissements profonds m’excitent à fond. Et l’expression de son visage ne ment pas, il adore ce que son mec est en train de lui faire. Je laisse l’entraînement se poursuivre et m’occupe des tétons de mon joli fantasme. Il a deux mecs à son service et il semble que c’est exactement ce qu’il voulait.

– Stop…

Ah oui, il aime tellement qu’on a frôlé l’éjaculation. Ce serait dommage que le plan se termine aussi rapidement.

– Venez.

Pour faire une pause, on passe de la pièce principale à la chambre. C’est sur mon lit que nous allons continuer à mêler nos corps, qui ne sont plus que des zones érogènes. Je regarde Luc dans les yeux.

– Et toi, qu’est-ce que tu aimerais voir ?

– Prends mon copain. Avec moi il ne se laisse pas faire.

Je regarde Samir, il a une hésitation. Mais il se met sur le ventre, signe qu’il accepte le challenge. C’est aussi pour cette raison que chacun doit s’exprimer à tour de rôle. S’instaure alors une sorte de règle : si l’un accepte les délires de l’autre, il faut aussi satisfaire ses fantasmes. Je me mets en position. Je commence à descendre.

– Putain.

– Luc, enfonce ta queue dans sa bouche, fais-le taire.

Je suis excité au maximum. Je commence les va-et-vient. Le visage de Samir est rouge, son corps est crispé. C’est peut-être la première fois qu’il se fait pénétrer. Je connais la douleur.

– Punaise, vous êtes bons les mecs.

Je vais de plus en plus vite. Luc me caresse pendant qu’il va et vient dans la bouche de son copain. Cette scène le rend complètement dingue, il a sans doute envie de voir ça depuis longtemps. Mais sans prévenir, je me retire et je fais signe à Luc de prendre ma place. Je pense que c’est ce qu’il voulait vraiment. À trois, on se désinhibe bien plus. Et surtout, on ne veut pas avoir honte devant le troisième, on veut se montrer viril, celui qui accepte tout. C’est alors plus simple de faire ce qui ne serait jamais réalisable dans l’intimité à deux.

– Merde, Luc !

– T’as mal ?

– Ouais.

Il a un sexe bien plus large que le mien, j’imagine la douleur. Pour la première fois depuis longtemps, le passif devient l’actif. Inutile de dire qu’il va en profiter pour se défouler.

– J’ai mal.

Je présente mes fesses. Luc va continuer à se défouler en moi, après avoir enfilé une capote. Il faut laisser un peu de repos à Samir, qui apprécie de voir son copain sodomiser un autre.

– T’es une vraie brute.

– Je vais jouir !

– Ne te retiens pas.

Il faut qu’il se laisse aller. Il a visiblement envie de ça depuis longtemps. Mais son mec n’est pas d’accord. Il se remet à quatre pattes, Luc retire sa capote d’un coup sec et vient se soulager dans son homme.

– Oui, remplis-moi.

Luc pousse un cri bestial en libérant son sperme. Il honore son copain pour la première fois. En voilà un de soulagé, assez rapidement. Ce n’est pas grave, nous sommes encore deux en état d’excitation totale…

4.

Je n’ai plus besoin de leur dire d’exprimer leurs désirs. Ils ont compris le principe du plan à trois. Il faut se laisser aller, parce que presque tout est possible. C’est aussi pour cette raison que je les ai fait venir chez moi, sur leur territoire ils seraient allés moins loin. Là, ils ne sont pas chez eux, ce qui se passe ici reste ici et surtout n’envahit pas leur petite vie quotidienne. Samir s’allonge sur le dos et écarte les cuisses :

– Chacun s’occupe d’une couille.

Luc est vidé, l’excitation est tombée, mais il va falloir qu’il continue. Ce qui sera une bonne leçon pour lui apprendre qu’on essaie de ne pas venir trop vite, pour que chacun reste dans l’ambiance. Nous nous mettons en position. Luc et moi prenons chacun une couille en bouche.

– Ouais, bouffez-les.

Samir se masturbe à fond.

– Tirez bien fort. Faites-moi mal.

Nous sommes entièrement à ses ordres.

– Plus fort, les mecs.

Il aime la souffrance, personnellement ça m’excite aussi.

– Oui, gardez-les bien en bouche.

Je suis tête contre tête avec Luc et on se défoule sur ces testicules.

– Oh oui je viens.

Il se lâche. On garde les testicules qui se contractent dans nos bouches. C’est intéressant, je n’ai jamais expérimenté ce genre de chose, pourtant cela doit faire du bien. Il faudra que je fasse un essai.

– Putain, c’est bon.

– Et toi ?

Je suis content que Luc se soucie de mon plaisir.

– Embrassez-vous, bien à fond.

Ils mêlent leurs langues. Moi je me masturbe près de leurs visages. Normalement je n’éjacule pas aussi vite, mais puisque je suis le dernier et qu’ils ne sont plus dans l’ambiance, je me vide entièrement sur leurs gueules.

Nous passons l’un après l’autre sous la douche, avant de revenir s’installer dans la pièce principale. Sans avoir remis nos vêtements, ce serait un peu idiot.

– Merci, mec, c’était excellent.

– Ouais, on a adoré. J’espère qu’on n’a pas été trop rapides.

– Vous étiez très excités.

Je ne vais pas non plus mentir. Je suis un peu déçu de la vitesse à laquelle le plan est passé. En même temps, puisqu’il s’agit de leur première fois, je ne peux pas leur en vouloir.

– J’ai réussi à bien te sucer, Luc ?

– Ouais, c’était parfait.

– Fallait me le dire avant.

Il n’ose pas répondre. Samir doit réaliser que ce n’est pas quelque chose de facile à exprimer. Ce soir était le meilleur moment, puisque j’étais là pour tempérer les choses.

– Tu t’es bien défoulé dans nos petits culs.

– Ouais, ça fait du bien de pouvoir de nouveau défoncer des trous.

– Tu ne le faisais plus ?

– Samir n’aime pas et j’avoue que c’est avec lui que j’ai découvert le rôle de passif. Une position qui me plaît énormément. T’aimes qu’on te maltraite les couilles ?

– J’ai pris un de ces pieds !

C’est trop mignon, on dirait qu’ils se redécouvrent. Je ne sais pas pourquoi les couples ont du mal à s’exprimer sur leurs envies, leurs véritables désirs. Au début, on fait tout le temps l’amour. À ce moment, on prend des habitudes. Après, il y a une sorte de crainte à sortir du cadre, à demander autre chose. Pourtant, c’est bien dans un couple qu’on devrait pouvoir dire tout ce qui nous passe par la tête. Parce que si on ne le fait pas, c’est là qu’on finit par tromper son mec. Expérimenter des nouveautés est plus simple avec un inconnu…

– Je suis complètement vidé.

– Merci d’être venus, les mecs.

– Merci de nous avoir accueillis.

Je ne m’attendais pas non plus à ce que la soirée se prolonge. Ils sont venus pour un plan, donc une fois que tout le monde est purgé, il n’y a plus de raison de faire la conversation inutilement.

– On pourra revenir ?

– Quand vous voulez.

Le plus dur sera de faire semblant à la salle de sport. Je ne sais pas trop pourquoi nous devons nous en cacher, mais quand on se revoit à la salle, on se parle à peine. En fait je sais, le plan à trois est dans une sorte de dimension à part. Personne ne doit le savoir et cette expérience ne doit pas venir troubler le reste des habitudes. Je dois maintenant attendre qu’ils me recontactent, je sens qu’ils ne vont pas mettre beaucoup de temps…

5.

Seulement deux jours plus tard, je reçois un SMS, de Luc, pour organiser une nouvelle soirée à trois. Je savais qu’ils reviendraient rapidement, mais là ils battent des records ! Car oui, je suis un habitué de ces plans. J’aime faire l’amour avec un couple. C’est un peu moins intéressant, je trouve, quand les trois mecs sont célibataires. Personnellement, ça m’excite beaucoup plus de jouer le rôle du troisième dans un couple déjà bien installé. La chose ne s’explique pas vraiment, quand il s’agit d’excitation ce n’est jamais rationnel. À peine arrivés, ils commencent à se déshabiller. Nous n’avons plus besoin d’une petite discussion préliminaire et ils sont là purement pour du sexe, le reste ne les intéresse pas. Nous allons directement dans la chambre, pour nous allonger sur le lit. Je suis au milieu et ils me caressent, embrassent mon corps, j’adore avoir deux mecs qui s’occupent de moi.

– Sensible ?

– À fond.

Chacun s’occupe de l’un de mes tétons. Les sucer, les mordiller, pour moi c’est un plaisir intense. Je ne sais pas ce que j’ai avec mes tétons, je crois qu’ils sont directement reliés à mon sexe et ce qu’ils sont en train de me faire me tend au maximum. Pendant que Luc continue à s’en occuper, Samir descend lentement le long de mon corps pour venir prendre mon sexe en bouche. La dernière fois il a découvert qu’il n’était pas très bon suceur. Un petit cours rapide a suffi à améliorer ses compétences mais je sais que là il teste sur moi, pour avoir mon avis. Celui de son copain ne compte pas vraiment, il n’est pas impartial. À ce qu’il me fait, je réponds par des gémissements. Ce n’est pas parfait, mais déjà très bon.

– Mets-toi à quatre pattes.

Je m’exécute. J’aime quand on me donne des ordres. Et ils ont bien intégré le fait que nous sommes ici pour réaliser tout ce qui leur passe par la tête. Ils peuvent se lâcher complètement. Samir est le premier à entrer en moi. Pendant qu’il me sodomise, Luc l’encourage tout en caressant son corps.

– T’es beau, mon homme, défoule-toi dans ce petit trou.

Je ne suis que l’instrument de leur jeu et je ne vais pas me plaindre. Être le jouet de deux beaux gosses, ça me plaît. Ils échangent, c’est maintenant Luc qui vient en moi et Samir qui regarde.

– Plus fort, mon chéri, fais-lui mal.

Samir guide son petit copain. La dernière fois nous lui avons appris à sucer, maintenant il dirige Luc pour lui montrer comment faire, du moins ce que lui voudrait comme type de sodomie. Ils alternent, c’est un cours pour Luc. Samir veut lui expliquer toutes les astuces, car sans doute que maintenant il n’y aura plus, dans ce couple, un passif et un actif, ils changeront de rôle et Samir a une idée précise de ce dont il a besoin pour apprécier la sodomie. Moi j’encaisse les coups, en gémissant mais sans commenter, je les laisse m’utiliser.

– Il est bien ouvert.

– Ouais, on pourrait y entrer à deux.

Ils font une pause. Ils ont le fantasme d’entrer à deux dans mes petites fesses mais ne savent pas trop comment faire. Je vais devoir leur montrer. Doucement, je fais allonger Samir sur le dos. Je viens m’asseoir sur son gros membre bien tendu.

– Luc, viens par derrière.

Il s’approche, un peu hésitant.

– Tu ne me feras pas mal.

C’est un mensonge, je sais que je vais morfler. Mais ils ont envie de faire cette expérience et je ne vais pas les décevoir. Difficilement, Luc insère son sexe, mon visage se crispe. Qu’importe, l’excitation est si forte que je peux accepter à peu près tout.

– Putain, c’est excellent.

Ils vont et viennent en moi, sexe contre sexe. Le plaisir est déjà énorme. Bien sûr, ce serait encore plus intense sans les capotes, mais nous ne pouvons pas nous passer d’une protection.

– Tu peux avoir un orgasme comme ça ?

– Ouais, bien sûr.

– Ah, je croyais que l’orgasme anal était une légende.

– Aucun de vous n’en a eu ?

– Non, ça ne doit pas fonctionner sur nous.

Je vais d’abord m’occuper de Luc. Je l’allonge sur le dos et lui écarte bien les cuisses. Je vais aller et venir en lui aussi longtemps qu’il le faut.

– C’est une question de durée ?

– Non, Samir, regarde bien le visage de ton homme.

Il faut quand même un bon moment pour que je réussisse à lire sur son visage que nous touchons au but.

– Là, tu vois, il lâche prise, son corps est proche de l’orgasme.

J’enfonce totalement mon sexe en lui et commence à faire tourner lentement mon gland contre sa prostate. Soudain, tout son corps se crispe, il hurle, il est parcouru de spasmes.

– Tout va bien, chéri ?

Il ne peut pas parler pendant quelques secondes. Puis son sexe ramollit, il vient d’avoir un orgasme, son corps est satisfait. Sans que j’aie à l’encourager, Samir se met à son tour en position. Je vais devoir réussir un deuxième coup. Il me faut beaucoup de self-control pour ne pas me vider. Je mets longtemps à venir, mais là nous baisons quand même depuis plus d’une heure. Il est plus difficile d’amener Samir jusqu’à ce fameux orgasme, mais quand je vois son visage se décontracter, le plaisir arriver à son maximum, je m’enfonce complètement et quelques secondes plus tard, il atteint le bonheur. Je sais que tout est fini, après ce sommet toute envie disparaît. J’en profite pour me vider en lui.

– T’es génial, mec.

Je suis allongé sur le lit, ils sont contre moi, ils se collent à moi, ils me caressent, ils m’embrassent. Des vraies groupies.

– J’avais jamais ressenti ce genre de chose.

L’espace d’un instant, ils m’aiment. De cet amour que l’on éprouve pour le mec qui a réussi à nous faire toucher le septième ciel.

– Tu nous montreras comment faire ?

– Évidemment, ce sera la prochaine leçon.

6.

Alors que pendant un temps nous nous sommes vus tous les deux soirs, cela fait maintenant trois semaines que je n’ai plus de nouvelles de Luc et Samir. Enfin, je les croise toujours à la salle de sport, mais là nous ne parlons pas. Et ce n’est pas à moi d’insister pour continuer nos plans à trois, c’est à eux de venir, quand ils en ont envie. Il s’agit en quelque sorte d’une gestion interne au couple, ils savent que je suis à disposition ! Ils ne me recontactent que trois semaines plus tard et moi je me rends toujours disponible pour des beaux gosses…

– On a quelque chose à t’avouer.

Ils sont trop mignons. Ils croient encore qu’ils peuvent me choquer alors que quoi qu’ils disent, il n’y a aucun risque de me traumatiser.

– On a essayé d’autres plans à trois.

– On a fait venir des mecs à la maison.

– Mais on ne retrouve jamais le plaisir qu’on a avec toi.

– Racontez-moi.

Je sais que cette soirée finira au lit, mais pour l’instant ils ont envie de parler. Et les confidences sont plus faciles quand on a les couilles pleines, on a alors plus de courage, surtout quand il s’agit de ne parler que de sexe.

– Le premier, on n’a pas bien compris. Il est venu et s’est laissé totalement faire. On aurait dit un pantin.

– Une poupée en silicone aurait fait le même effet.

– Vous savez, le plan à trois en excite beaucoup, c’est un fantasme. Mais comme tous les fantasmes, au moment de la réalisation c’est parfois beaucoup moins bien que ce qu’on pensait. Et puis vous êtes un couple, donc c’est normal d’attirer des mecs qui veulent juste être votre jouet.

– Du coup ce n’était pas intéressant du tout.

– Les étoiles de mer qui se contentent d’écarter les cuisses et d’être totalement passifs, ce n’est jamais intéressant.

– On en a attiré trois des comme ça.

– Évidemment, vous êtes tous les deux des beaux gosses, qui n’aurait pas envie de coucher avec vous ?

J’arrive à les faire sourire et à les détendre. Ils viennent à moi pour confier leurs mésaventures, mais je pense aussi qu’ils imaginaient que je le prendrais mal. Pas du tout, ils font ce qu’ils veulent. S’ils ont envie de tester d’autres mecs que moi, cela ne me pose aucun souci.

– Un autre est clairement venu pour Luc. Il ne s’est occupé que de lui, je n’avais aucun rôle à jouer.

– Tu t’es laissé faire ?

– C’est allé assez vite, en fait. Il est venu, a défoncé mon mec et est reparti.

– Mouais, ça l’excitait de sodomiser Luc devant son petit copain.

– Beaucoup aiment ce genre de chose. Il y en a énormément qui voudraient juste venir pour nous regarder et rester assis à côté du lit en se masturbant.

On ne s’étonne pas, chacun sait qu’il est facile de trouver un plan, en allant sur un forum de discussions ou simplement sur des sites et applis dédiés.

– Bref, on ne retrouve jamais la même ambiance qu’avec toi.

– Pourquoi, selon vous ?

Il faudrait que je pense à devenir conseiller en sexe, j’aime bien jouer au professeur dans ce domaine.

– Tu fais attention à ce qu’on veut et en même temps tu es capable de donner des ordres, de t’exprimer aussi.

– Exactement. C’est ça qui fait la réussite d’un plan à trois : chacun exprime ce qu’il veut et les autres exécutent les désirs de chacun.

C’est aussi vrai pour les plans à deux, même si dans un couple c’est sur le plus long terme. Chaque fois qu’on fait l’amour on peut laisser l’un ou l’autre exprimer ses fantasmes, on n’est pas obligé de tout faire en une fois.

– Du coup, tu nous en veux ?

On dirait des enfants pris en faute.

– Mais non, il faut expérimenter dans la vie !

Phrase banale, mais là j’avoue que je suis excité, je ne peux plus vraiment réfléchir. Ces deux mecs affolent mes hormones, non seulement ils sont mignons mais ils ont ce petit plus qui est une sorte d’appel au sexe. Nous commençons à nous déshabiller, à nous embrasser, à nous caresser, à nous sucer mutuellement. C’est toujours un bonheur d’avoir un mec au bout de sa queue pendant qu’un autre s’occupe du reste du corps.

– De quoi vous avez envie ?

– De ce qu’on voit souvent dans les pornos. On n’a pas encore décidé qui serait au milieu.

– L’un de vous en a envie ?

Ils ne répondent pas. C’est donc moi qui vais m’y coller. Comme tout ce que nous avons fait depuis le début, je suis celui qui montre l’exemple, avant que chacun essaie à tour de rôle. Luc se met à quatre pattes sur mon lit. Il a aussi pu exprimer son côté actif, mais il préfère être sodomisé. On a toujours une préférence… J’entre en lui.

– Allez, Samir, à ton tour.

Je suis debout, le sexe bien au chaud dans le petit cul de Luc. Samir se place derrière moi et insère doucement son large pénis dans mon trou.

– Ouais, c’est excellent.

Je fais tout le travail. C’est en bougeant mes hanches qu’à la fois je pénètre Luc et fais aller et venir le sexe de Samir en moi.

– À vous de jouer, moi je ne bouge plus.

Non, parce que je ne vais pas non plus tout faire. Alors, Luc bouge son petit cul, pour le faire glisser le long de mon sexe. Samir entame la sodomie, tandis que je reste debout, droit, sans bouger.

– On peut alterner ?

Je le savais, ils ont plus rapidement que d’habitude envie de changer de position. Alors, alternativement, Luc sera au milieu, puis Samir. Difficile de savoir quelle est la meilleure position, elles sont toutes bonnes. Si on devait les classer, la moins excitante est sans doute celle de celui qui présente juste son cul. Il est à quatre pattes et ne voit pas ce qu’il se passe derrière lui. Au milieu, c’est pas mal, on est simultanément l’actif et le passif, la jouissance vient des deux côtés. Mais moi j’aime bien être derrière, pour regarder les deux autres en train de prendre du plaisir.

– Punaise, je viens les mecs.

– Attends, je veux qu’on tente un truc.

– Vite, je suis au bord de l’explosion.

Luc est au milieu. Au début, il était un peu plus timide que son copain. Maintenant, il sait exprimer ce dont il a réellement envie.

– À cinq, on lâche, je veux en même temps jouir et sentir ton jus couler dans mon cul.

Du coup je suis à quatre pattes, je sers juste de dévidoir, je les laisse prendre leur pied. Ils lancent le décompte et arrivent à jouir simultanément. Les cris qu’ils poussent prouvent qu’ils ont atteint un autre stade de la jouissance, encore plus fort que ce que nous avons expérimenté jusque-là. En sueur, essoufflés, ils s’effondrent sur le lit, dans les bras l’un de l’autre.

– Y a pas à dire, c’est mille fois meilleur avec toi.

– Tu t’es vidé ?

– Non, mais pas besoin, j’ai bien morflé.

– Quoi ?

– Vous êtes des brutes les mecs, je vais avoir mal au cul pendant des jours.

– Désolé.

– Non, j’aime avoir mal.

Je n’aurais pas dû dire ça et leur donner de nouvelles idées. Ou alors, c’est exactement ce que je veux…

7.

Ce soir, pour la première fois, je suis invité chez Luc et Samir. Au départ je voulais que les choses se passent chez moi, pour que ce soit hors de leur espace d’intimité, de l’appartement dans lequel ils vivent tous les deux. Parce qu’ils auraient pu ne pas apprécier un plan à trois. Comme je le leur disais, il y a souvent un gouffre entre les fantasmes et leur réalisation. Une fois qu’ils deviennent réalité, ce n’est pas aussi agréable que ce que l’on imaginait. Mais il est désormais évident qu’ils adorent ça et qu’ils ont envie de toujours plus. C’est leur moment de défoulement, ils arrivent à faire la distinction entre l’amour à deux et le pur sexe avec un autre partenaire.

– Salut !

Lorsque j’arrive, la porte d’entrée est entrouverte. L’appartement est quasiment plongé dans le noir. J’avance doucement, je ne sais pas ce qu’ils préparent.

– Salut, salope.

Waouh, Samir vient de me prendre les bras et… qu’est-ce qu’il fait ? Il me passe des menottes. Ils sont en train de réaliser l’un de leurs fantasmes, sans me prévenir à l’avance, ce qui fait sans doute partie du plan. Luc s’approche et arrache mes vêtements. Littéralement, il déchire mon tee-shirt. De force, ils m’emmènent dans la chambre et me jettent sur le lit.

– Tu vas morfler petite pute.

Les mains bloquées derrière le dos, je ne peux rien faire. Luc m’attrape les jambes, les soulève, les écarte et d’un coup sec enfonce son sexe entre mes fesses.

– Ouais, gueule salope, t’aimes ça.

Sans préliminaire il me défonce. Je sens toute sa violence, toute sa force. C’est ça qui lui fait plaisir, se défouler dans un autre, n’être plus qu’un animal, n’être plus que pur sexe. Pendant ce temps Samir se place au-dessus de mon visage.

– Ferme ta gueule.

Il m’enfonce son sexe en bouche et commence à aller et venir. Pendant un long moment, alors que je ne peux pas bouger, Luc se défoule comme un fauve en rut alors que Samir se fait plaisir dans ma bouche. Ils me traitent comme si je n’étais qu’un objet sexuel. J’en prends pour mon grade : salope, pute, chienne, garage à bites… ils sont complètement déchaînés. Les éjaculations ne tardent pas à venir, une au fond des fesses, l’autre dans ma bouche.

– Putain, c’est bon.

Puis ils m’obligent à me lever et me conduisent dans la salle de bains. Ils m’installent dans la baignoire. Les deux mecs sont debout, sexes à moitié mous et ils commencent à me pisser dessus.

– Branle-toi.

Ils ont libéré mes mains. Je dois dire que je suis bien excité par ce plan. Alors, pendant qu’ils urinent sur mon torse, mon visage, mon sexe, je me masturbe comme un dingue jusqu’à exploser.

Après cet instant de furie totale, je ne sais même pas combien de temps cela a duré, ils me laissent prendre une douche, puis ils y passent à tour de rôle avant qu’on se retrouve dans leur salon, nus, comme s’ils ne venaient pas de simuler un viol.

– Ça va ?

– Ouais, vous étiez enragés.

– C’est un délire qu’on voulait réaliser depuis longtemps.

Ils m’en avaient déjà parlé, rapidement et je leur avais dit que le jour où ils seraient prêts, j’accepterais d’être leur jouet. Donc j’avais donné mon consentement, je ne savais juste pas quel jour ils me feraient subir cette séance de sexe.

– J’étais excité au maximum.

– Moi aussi, j’ai jamais autant joui.

Ils s’embrassent, heureux. Ils ont atteint ce point où ils peuvent réaliser des jeux sexuels sans que cela n’entache leur vie de couple, bien au contraire, ça les rapproche.

– Y a qu’avec toi qu’on pouvait faire ce genre de chose.

– Vous m’avez bien défoncé.

– Pas trop mal ?

– Si, mais vous savez que j’aime ça.

Nous buvons tranquillement du vin, comme des potes, enfin nous sommes un peu plus que ça.

– On a continué à faire venir d’autres mecs.

– Ouais, on commence à s’habituer.

– On a encore un truc à réaliser, qu’on n’a jamais osé faire.

– Dites-moi ?

– Simuler un plan père -fils.

Je me contente de sourire, là je ne pourrai pas les aider, je suis un peu plus âgé qu’eux mais pas au point d’être déjà considéré comme un daddy.

– Tu crois qu’on trouvera un mec pour ce genre de plan ?

– J’espère que vous plaisantez, il y en a plein qui n’attendent que ça.

– Ouais, faut juste bien choisir.

– Comment ça ?

– Certains mecs qu’on a fait venir nous harcèlent. Ils envoient tout le temps des messages pour qu’on refasse un plan à trois.

– Alors que ce que vous voulez, c’est juste consommer et ensuite passer à autre chose.

– Ouais, toi t’as jamais été lourd.

– Non, c’est le principe. Vous êtes en couple, vous faites ce que vous voulez, je n’ai pas le droit de demander plus, c’est à vous de venir.

– Bah y en a qui ne comprennent pas.

– Il faut juste les bloquer.

– Ouais mais c’est soûlant. Qu’est-ce que tu nous conseilles pour le plan père-fils ?

– Bah, je ne suis pas un expert mais si j’étais vous, je tenterais de trouver un mec marié.

– Quoi ?

– Ouais, y a des hétéros qui ont envie d’aventures, on les dit curieux, pour que ce soit plus joli.

– Tu penses que c’est mieux ?

– Logiquement oui. Un mec qui a une femme et une petite famille ne va pas insister et vous harceler. Il veut la même chose que vous : un plan pour réaliser son fantasme puis ne plus entendre parler du ou des mecs qu’il s’est tapé.

– Pas mal comme conseil.

– Tu nous auras vraiment appris plein de choses.

On trinque à mes enseignements et en quelque sorte à leur libération. Ils osent aller toujours plus loin, je suis content d’avoir été le déclencheur de cette forme de libération des envies sexuelles.

8.

Ce soir, je suis à nouveau invité chez Luc et Samir. Ils ont précisé que c’était pour dîner. Effectivement, quand j’arrive la table est mise, ils s’agitent dans la cuisine. Est-ce qu’ils ont quelque chose derrière la tête ou est-ce que ce sera une soirée soft ?

– Installe-toi, tu es notre invité.

Ce qu’ils ont préparé est vraiment excellent ! Ils sont doués dans plein de domaines.

– Alors, les mecs, c’est pour quoi cette invitation ?

– T’as toujours eu réponse à toutes nos questions.

– J’essaie.

– Voilà, euh, depuis qu’on a découvert les plans à trois on ne fait plus que ça.

– Depuis des semaines on ne fait plus l’amour nous deux seulement. On a un peu peur d’avoir brisé quelque chose.

– J’ai peur de ne plus suffire à Luc.

– Et j’ai peur de ne plus satisfaire Samir.

Je me contente d’un petit sourire et de boire une gorgée de vin, pour me donner une contenance, faire durer le suspense.

– C’est totalement normal, les mecs.

– Vraiment ?

– Vous avez découvert les joies du plan à trois. Comme chaque fois qu’on découvre une nouveauté, on a l’impression d’en être accro, on ne veut plus que ça.

Ils ne semblent pas bien saisir.

– Souvenez-vous. À l’adolescence, quand vous avez découvert la masturbation, vous ne vouliez faire plus que ça, tout le temps, jour et nuit.

Ils acquiescent.

– Mais ensuite vous avez découvert la fellation. Soudain, c’est uniquement ce que vous vouliez. Puis pareil avec la sodomie et tous les actes sexuels qu’on explore. Quand c’est nouveau, on en veut sans cesse, on ne veut plus que ça.

– Pas faux.

– Mais après un certain temps, une nouveauté se transforme en habitude. Quand on perd la saveur de l’inédit, une pratique devient comme les autres, c’est juste un moyen supplémentaire de se faire plaisir. On continue à se masturber même si on connaît le bonheur de la fellation. On continue la fellation même si on adore la sodomie. Et ainsi de suite.

– Ouais, c’est vrai.

– Petit à petit on ajoute des éléments aux possibilités offertes par le sexe. Après l’excitation de la découverte, c’est juste un truc en plus. Vous allez y revenir, à l’amour uniquement entre vous. Mais de temps en temps vous ferez un petit plan à trois, c’est une nouvelle possibilité. Là vous êtes dans la phase découverte, donc vous ne faites que ça, ne paniquez pas, c’est normal.

Nous passons un bon moment, et simplement à dîner ensemble, comme des potes. Je ne sais pas si nous sommes véritablement amis, mais c’est certain que nous partageons pas mal de moments plus qu’intimes…

Quelques mois plus tard, ils me font revenir, pour un plan à trois à nouveau exceptionnel. Je ne me lasse pas de ces deux mecs, tous les trois on prend toujours un plaisir énorme.

– Waouh, t’aimes bien être à dispo.

– Quand je suis maîtrisé par deux beaux gosses bien membrés, sans hésiter.

– T’es cool.

– Vous faites encore beaucoup de plans ?

– Non, t’avais parfaitement raison. On a enchaîné les plans à trois puis on s’en est lassés. On est revenu à quelque chose de plus normal pour nous.

– Mais ça a quand même modifié pas mal de choses.

– Dites-moi.

J’aime bien que des mecs me confient leur vie sexuelle.

– Déjà, on alterne : parfois c’est Samir qui me prend, parfois l’inverse.

– On est plus ouverts pour partager nos fantasmes.

– On reproduit ce qu’on faisait à trois, mais seulement nous deux. Comme de brutaliser l’autre, de le soumettre complètement.

– Ou les plans pisse, moi j’adore ça mais c’est seulement grâce à toi que j’ai pu l’exprimer.

– Et y a même des trucs qui sont meilleurs que quand on est trois.

– Par exemple ?

– Le plan père-fils était hyper décevant. Le mec était nul et on n’a jamais retenté.

– Par contre, on l’a réalisé entre nous.

– Luc dans le rôle du père, vu comme il est poilu.

– On n’a jamais été autant excités. C’est incroyable.

Je suis content de voir qu’ils ont trouvé leur équilibre et qu’effectivement, ils ont libéré leurs relations sexuelles, osant aller plus loin, osant confier à l’autre ses fantasmes et les réaliser.

– C’est grâce à toi, merci.

– C’était un plaisir.

– On fera appel à toi de temps en temps.

– Quand vous voulez.

– Sauf si un jour t’es en couple, ce sera plus compliqué.

– À ce moment on verra. L’essentiel est que chacun soit à l’aise, ait vraiment envie d’explorer de nouvelles choses, sinon ça ne fonctionne pas.

– T’es un très bon prof.

– Vous êtes des supers élèves.

Nous finissons la soirée tranquillement. Je suis tellement heureux d’avoir fait partie de leur vie pendant un temps. Ils n’ont pas à me remercier, c’était en partie égoïste, j’ai pris énormément de plaisir entre leurs bras. Maintenant ils ont l’air plus sereins et moi j’attends ma prochaine mission…

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